lundi 31 mars 2014

Nouvelles d'en-haut

Patrick a appelé du Mera La hier soir. Ils sont arrivés il y a deux jours maintenant et ont commencé à travailler, Patrick dès le premier jour, le restant de l'équipe hier (petites natures...).

Vincent et Philippe étaient bien requinqués de leurs maux d'estomac. Les maux de tête ont pris le relais mais légers. Même pour Philippe. Dixit Patrick "je pensai qu'il aurait plus de mal, il ne s'est même pas arrêté à Kothé".

Hier, Patrick a relevé les balises (40 je crois) et les autres ont monté une station météo. Mince, j'ai oublié de leur demander des nouvelles de celle installée l'automne dernier. Le temps s'est mis au grand beau mais avec du vent (ce qui doit rendre le travail pénible).  La neige porte jusque vers midi et après... et bien, elle est se transforme et ils passent au travers. Ils passeront le col pour rejoindre la vallée principale très tôt pour éviter de trop enfoncer.  Tout va donc pour le mieux au sein de l'équipe.

C'est l'heure du tennis. C'est tout pour les nouvelles d'aujourd'hui, ce sont les plus importantes.

mercredi 26 mars 2014

Cure de détox

Demain, je commence une cure de détox, à Internet, aux mails, aux engins modernes. Sauf le portable. Pour que la cure soit vraiment efficace, je pars m'isoler, loin, à Pokhara. Et je vais me noyer dans une activité, l'apprentissage de la moto. Je me vois déjà les cheveux au vent (malgré le casque), la moue boudeuse, les lunettes rondes et le gilet en peau de mouton. Pied total.

Retour lundi après-midi. Les enfants sont vraiment contents de se retrouver tous seuls, sans leurs parents avec une liberté totale pour inviter leurs copains, faire la bringue... Je leur laisse malgré tout des numéros d'urgence.

Alors, avant de couper avec les technologies modernes, un compte rendu rapide de la situation locale.

Vaches et deuil

Ce matin, lors de ma tournée de course, sur la grande avenue de Patan, j'ai croisé des vaches, nonchalantes, au milieu de la chaussée. Et j'ai pensé au billet d'hier... sans doute un résidu de deuil.

Circulation habituelle sur le grand boulevard...

et, là, placides, des bestioles...

ben non, le trafic ne les dérange pas !

Gros temps sur les scientifiques

Appel téléphonique de Patrick ce matin. Après leurs déboires de véhicules (trois heures à attendre une jeep pour  les derniers kilomètres), des déboires de santé (giardiase pour Vincent et Philippe) et un souci pour trouver un dernier porteur. Hier ils n'ont marché que trois heures et deux longues journées les attendaient, aujourd'hui et demain. Patrick a refait le plein de médicaments à l’hôpital du coin. Autre mauvaise nouvelle, le temps n'est pas fameux, de la pluie tous les jours en fin de journée donc de la neige en altitude... relativement basse.

On croise les doigts pour que cela s'améliore sinon la mission va s'allonger.

Jean qui pleure et Jean qui rit

Benoît n'a pas été élu Headmaster, préfet. Ce sont ses deux copains qui prennent le poste. Sans doute une préparation insuffisante, plus du stress au moment de se présenter face à toute l'école... et aussi les bonnes prestations des autres personnes.
Bonne nouvelle, j'ai fini la relecture du livre non encore paru d'Henri Sigayret. Ouf. Bon, des corrections un peu grosses mailles au milieu du livre quand même. J'en retire une énorme admiration pour les relecteurs de livre dans les maisons d'édition. Ce sont des héros, je ne vois que ça. Et, moi, je peux partir à Pokhara l'esprit tranquille :-)


lundi 24 mars 2014

Procrastination

Henri Sigayret m'a confié la relecture d'un de ses prochains livres : corriger les coquilles d'impression, les fautes d'orthographe (à moi ?) ... Et c'est long à faire, très long, surtout quand on cherche avec succès les occasions de s'évader. Là, je suis la reine. Exemples.

Livres et bd

Ce matin, j'ai baguenaudé sur les sites de BD (pour éviter de bosser). C'est étrange. Au Népal, je ne peux pas acheter de livres sur des sites de France ; en revanche, aucun souci pour acheter des BD. Allez comprendre. Je suis face à cruel dilemme : un site (Iznéo) avec un choix pléthorique de BD mais dont le téléchargement plante avec constance ou Avecomics à l'offre limitée mais au service impeccable. Deux heures ce matin pour choisir 5 BD, pas mal.

Tournoi de tennis

Hier, avec mon coach (oui, oui, mon coach), nous sommes allés disputer un tournoi de tennis. Un double mixte. La rouste ! Totale. Aucun souci pour rentrer en bicyclette. Le truc rigolo, le badge ci-dessous. En le lisant, j'ai compris pourquoi je n'avais pas réagi lorsqu'ils ont annoncé mon match.
Mon badge ; à côté, les DVD à regarder bientôt
Oui la maîtrise de l'alphabet latin, ici, c'est pas toujours ça. Cela me fera un superbe pseudo sur les sites.

En rentrant, j'avais un message de mon marchand de DVD : il a "Guillaume et les garçons à table" et "9 mois" de Dupontel. Cool, ici, il suffit de passer commande puis d'aller récupérer ses films. Ce que le DVDiste fait entretemps ne me regarde pas :-)

Essay History

Avec Luc, nous ramons comme des fous pour comprendre comment réussir un essai en histoire. Oui, nous, car le dernier était plutôt une œuvre commune. Et nous nous sommes pris une tôle. Sur le sujet "le pouvoir absolu est-il possible ?". Devant la mine dépitée de Luc et sa petite bouche tremblante, nous avons pris une bonne résolution : plutôt que d'abandonner la matière (ce serait lâche), une recherche Internet s'impose. Et là, j'ai trouvé (après moultes recherches, vive la procrastination) un site top. Je le recommande à tous les profs, pour ses billets sur l'amélioration des écrits et des notes (improving teaching).


Deuil et travaux

Le fils de nos propriétaires se marrie en avril, fin avril. Les préparatifs battent leur plein sauf que ... un de leurs parents est mort la semaine dernière, il y a 6 jours. Ils doivent suivre le deuil pendant 13 jours. Ce qui leur interdit tout shopping. Voilà un article de blog, tenu par Christine Régnier (Délices de France) :

Deuil hindouiste au Népal
Selon Rishi Prasad Nepal
La crémation a lieu le plus tôt possible après le décès, si les exigences dues au cérémonial sont remplies. On ne peut pas toucher les proches du défunt durant les 13 jours de rituels.
Chaque personne qui connaît le défunt apporte du riz, du beurre et des fruits et vient se joindre à l'assemblée des amis, pour soutenir les proches par une présence constante et nombreuse.
La crémation
Personne ne doit porter de chaussures. Le conjoint, les enfants du défunt et le corps du défunt sont vêtus de blanc, avec du tissu non cousu, drapé, y compris autour de la tête.
Les femmes ne doivent porter aucun bijou, le bracelet rouge du mariage doit être cassé à même le poignet en provoquant de la douleur, au moment où le corps quitte la maison pour le lieu de crémation. Seuls les hommes assistent à la crémation, les femmes restant au domicile du défunt.
On sonne de la conque en quittant la maison, trois hommes précèdent le cortège (un sonne de la conque, deux autres jettent sur le passage du riz, des pop corn, blé, pigments rouge, et pièces de monnaie pour purifier le passage du corps).
La personne la plus proche du défunt (relation de sang requise) met le feu au bûcher avec du beurre clarifié.
À la fin, on prend les dernières parties non consumées du corps et on les enveloppe dans un tissu blanc, qu'on dépose dans la rivière. Les hommes liés au défunt doivent alors se raser entièrement le corps (sourcils compris) et jeter cheveux et poils dans la rivière. Tous les proches lavent leurs vêtements blancs dans la rivière (la laine est considérée comme propre et n'a donc pas de raison d'être lavée), puis se lavent dans la rivière, quelle qu'en soit la température (et le degré de pollution !). Ils doivent remettre leurs vêtements trempés pour retourner à la maison du défunt.
On met du beurre clarifié dans le feu pour symboliser la purification après la crémation.
Tout le monde doit faire trois fois le tour de l'arbre de Bouddha (arbre de l'hindouisme, que seuls les Brahmanes sont autorisés à couper) avant de rentrer à la maison. C'est l'arbre de Vishnu qui donne la vie. Une explication pragmatique serait que l'air ayant été pollué par la fumée de la crémation, il est sain de respirer l'air pur produit par l'arbre de Vishnu.
En arrivant à la maison, tous les hommes doivent changer leur "tresse sacrée", six fils blancs portant un mantra, qui doit rester secret, noués autour du corps. Cette tresse est normalement changée une fois par an.
Personne n'est autorisé à dormir dans la maison. L'assemblée mange du riz au beurre, sans sel et sans épices.
Rituels
Il y a 13 jours de purification à partir de la crémation, une manifestation de respect à l'égard du défunt.
Les hommes proches du défunt doivent poser leur chapeau et demeurer tête nue, mais tous les autres hommes doivent obligatoirement porter le topi.
Personne n'est autorisé à porter de chaussures ni d'objet en cuir.
La nourriture absorbée au cours de ces 13 jours est sans sel. Le sel venant de la mer, il est considéré comme souillé par les restes de crémations arrivés par les rivières. C'est un acte symbolique.
On consomme du riz seulement une fois par jour, avec beurre et citron. Manger des bananes et du gingembre est autorisé. Deux ou trois jours après la crémation, les hommes proches construisent une statue d'argile symbolisant le défunt. Ils prient cette statue durant dix jours sous l'autorité d'un prêtre hindouiste, environ deux heures par jour. Chacun doit prendre une douche avant les deux heures de prière quotidienne.
Après onze jours, on fait un don au prêtre. Il reçoit un nouveau lit, un cuiseur à riz, 5 éléments en or, de la vaisselle, un parapluie, des chaussures, parfois une montre. On peut lui offrir un objet ayant appartenu au défunt que l'on ne souhaite pas conserver (meuble ou autre). On apporte deux vaches et un veau male. Une vache est pour le prêtre. On libère la seconde, supposée avoir porté Shiva, pour sa vie entière. Il est formellement interdit de vendre, acheter, utiliser pour les travaux, ou traire cette vache (risque d'arrestation). Ce sont ces vaches que l'on voit dans les rues de Katmandou et partout au Népal.
Après le treizième jour, on peut consommer du sel.
Deuil
Le conjoint du défunt et leurs enfants se vêtent de blanc durant une année entière. Si la défunte est mère, ses enfants ne peuvent boire de lait durant un an. Si le défunt est père, ses enfants ne peuvent manger de viande pour la même durée. Au terme de l'année de deuil, une nouvelle cérémonie a lieu.
Les veuves ne doivent plus jamais porter de rouge ni de bijou.
Cela n’empêche toutefois pas les propriétaires de lancer de grands travaux dans notre rue. Pour faciliter la venue des invités, ils refont la rue. Un tractopelle a tout détruit cette semaine, ils ont nivelé à main nue (je ment, il y avait des pioches et des pelles) et nous attendons la couche de goudron tout frais. Les enfants se réjouissent, qui pour le monocycle, qui pour le skate.
Pourvu qu'il ne pleuve pas !

Location de voiture et appel aux vélos !

Hier, toujours la procrastination, j'ai aussi pensé aux vacances. D'été. Comme notre belle auto est vendue, il a fallu envisager la location. Nous allons tester cette année la location entre particuliers ! Une Renault Espace de 1994 ! Un prix défiant toute concurrence. A nous les 7 places et la boule de remorquage. Ben oui, on a une remorque quelque part à Saint Nizier et elle sera pratique pour transporter des vélos. Quels vélos ? Ben ceux que nous allons vous emprunter. C'est Hugues qui m'a donné l'idée "tout le monde a des VTT mais personne s'en sert. Ils passent tous au vélo de route." Donc si vous avez des VTT dont vous n'allez pas vous servir cet été, nous sommes preneurs.

Je garde le suspens sur les toutes proches vacances des garçons. Je viens de presque boucler cela hier. Cela devrait être très chouette :-)

Avec tout ça, comment voulez-vous que j'ai le temps de corriger l'épreuve d'Henri ? Allez, j'y retourne... oups, pardon, j'y vais.

samedi 22 mars 2014

Saucés ou saucée ?

La fine équipe a embarqué à 5 heures du mat' dans une jeep locale. 15 heures de route minimum pour rejoindre le point de départ. Et un transfert entre deux jeeps : la route à 38 km de Paphlu s'est effondrée. Il faut franchir à pied la portion branlante pour rejoindre une autre jeep. Bienvenue au Népal. Grosse déception dans l'équipe, il devait avoir une seule jeep, de luxe ; ils en auront deux, rustiques.

Hier, entre les préparatifs de bagages - emballer le matériel scientifique, peindre des planchettes pour le trépied, préparer la pharmacie - il y a eu escapade à Nagarkot. Avec trois groupes : des grimpeurs  (Benoît, Patrick et Vincent) ; des vététeurs (Hugues, Philippe et moi) ; une constructeur de chemin (Luc tout seul).

L'avantage d'un temps orageux, c'est d'obtenir de jolies lumières.
En VTT, nous avons repris le chemin de Nala, celui du vol plané de Joséphine, de la balade avec Béatrice, Jean-François et Catherine, des crevaisons de Luc... Nouveauté du jour, un orage très menaçant. Il a éclaté, évidement : 29 mm de pluie, un record pour le mois de mars. Avec de la grêle. Nous avons appelé les secours : la jeep à plaque bleue nous a sauvé à Bakhtapur (après des menaces de ne pas le faire, il faut le dire !). Cela sentait le chien mouillé. Et pour la vue, c'était rapé.



La grêle en short et T-shirt, ça glace.

A fond les ballons à la descente.

Luc avait monté son monocycle : nous en sommes aux tremplins et autres rampes. Bientôt le trajet jusqu'à l'école ?
Tombera ? tombera pas ?

Et puis aujourd'hui, pensez à aller voter.

jeudi 20 mars 2014

A quelle sauce seront-ils mangés ?


Voilà la carte de leur parcours :
  • jaune : la montée
  • rose-orange (?) : la descente... façon de parler
  • triangles : les zones d'études
  • les ellipses : les cols (en zoomant on voit nom et altitude de chacun)
  • les minuscules triangles rouges : les plus de 8000 mètres
Il y a même l'échelle ! Dingue.

Bientôt la mission...

La "team scientifique" est au complet :
  • Patrick, chef de mission
  • Vincent, débarqué hier de France, spécialiste des datations morainiques (ça jette hein !)
  • Fanny, en stage avec Patrick
  • Philippe, le frère de Patrick, arrivé ce matin (il a du attendre son frère à la sortie de l'aéroport, dingue non ?)
Tout ce petit monde s'affaire dans le salon à remplir des formulaires, à préparer des sacs. Ils partent dimanche matin pour 3 semaines de mission dans le Khumbu. Patrick leur a expliqué ce matin leur trajet et leurs taches à venir. Ils n'ont pas l'air trop inquiet.

Ils sont flous... c'est le décalage horaire. Philippe, Fanny et Vincent remplissent leurs formulaires.
 Pour l'instant, ils remplissent leurs demandes de permis : un tims pour chacun (trekking information management system, pour avoir leur droit de marcher), un permis pour le parc du Khumbu et un permis pour le Rolwaling. Cela  en fait des roupies, des photocopies de passeport et des photos d'identité !

Philippe est arrivé avec un trépied qu'il faut bricoler maintenant.
 Ils n'auront que 2 porteurs avec eux. Ils vont trimbaler leurs propres affaires. Et c'est Patrick qui va cuisiner (une fois sur le terrain donc 2 x 3 jours) quand ils ne seront pas en lodges. Altitude de départ 1400 mètres à Paphlu, altitude la plus élevée, le Mera à 6500 mètres.

C'est le bazar dans la maison, moi, si ordonnée, je suis choquée.

Au niveau du travail à faire, vérifier que la station météo installée à l'automne fonctionne, décharger  (cela doit vouloir dire "récupérer les données") et relever les balises (noter la perte ou gain de neige pour les 40 balises installées sur le Méra).

Ce qu'il y a de bien avec les venues des personnes, c'est l'arrivage de produits dé-li-ci-eux !

lundi 17 mars 2014

La bonne blague...

Maintenant que la blague est faite, je peux le révéler. Joséphine, mon amie prof, est cette année proviseur adjoint du lycée de Voiron. Là où Maéva étudie (Maéva, la nièce de Patrick, la fille de son frère). La tentation était trop forte...

Joséphine a son retour au travail, lundi, a convoqué séance tenante Maéva Wagnon.
"Maéva Wagnon, vous êtes convoquée chez Madame la proviseur adjointe."

"à la récréation ?"

"non, tout de suite"

"mais pourquoi ?"

"vous verrez bien"
Inquiétudes... Mais juste pour se voir remettre un petit cadeau du Népal. Pouf pouf, qu'est ce qu'on est drôle. De vrais boute-en-train. D'imaginer la scène nous a mis en joie plusieurs jours d'affilé. Même les enfants, surtout Benoît.

Les limites du folklore


Hier, Patrick avait son cours de népalais et, bizarrement, c'est surtout sa prof qui parlait. Que se passe-t-il ? En fait, elle avait le cœur gros. Comme toujours après les festivals. Sa prof est veuve. Son mari était policier, il a été tué lors de la révolution par les maos, la laissant seule avec ses deux enfants. Oui, seule. Car une veuve, ici, porte malheur. Sa famille et sa belle-famille l'ont reniée, l'ont abandonnée à ses problèmes. Ils accusent aussi ses enfants de porter malchance. Ils ne se voient plus. Elle a quitté Bakhtapur pour s'installer à Patan mais les problèmes perdurent. Elle est interdite de fête aussi. Elle ne peut participer à Holi ou à Dasain ou ... Elle doit rester chez elle et regarder ces événements de sa fenêtre. Ses voisins y veillent.

Elle avait les qualifications pour trouver un travail dans l'administration ou dans la police mais n'a jamais obtenu de postes ni d'explications. Ce n'est qu'après qu'elle a compris qu'elle n'en trouverait jamais : elle était veuve. Elle s'est reconvertie dans les cours pour les étrangers. Les étrangers sont devenus des "dieux" pour ses enfants : ils ne jugent pas leur mère et la traitent "normalement".

Et, des veuves, il y en a des milliers ici. Normal. Leur situation est vite dramatique, surtout si elles sont jeunes ou sans fils suffisamment âgé pour s'occuper d'elles. Toutes n'ont pas les ressources de la prof de Patrick. Toutes les traditions n'ont pas du bon.




dimanche 16 mars 2014

Le festival de Holi

Un saut à la main, silencieux, Luc guette. Des bruits de course. Et là, d'un geste précis, dans un éclat de rire, il déverse l'eau coloré sur l'infortuné opposant. Vengeur, celui-ci actionne furieusement son pistolet à eau... La bataille fait rage entre la maison de Catherine et celle des voisins. Le combat cessera faute de munitions, les deux équipes totalement trempées.

Le matériel de base : pistolets, sachets de poudre, sèche ou à diluer.

N'est-il pas content à l'idée d'arroser tout le monde ?




Le voisin attaque !

C'est le festival de Holi, célébration de la victoire du printemps sur l'hiver, du bien sur le mal. La journée commence par des offrandes à Krishna, et la bataille des couleurs peut commencer. Bataille sèche ou humide. La poudre peut être simplement étalée sur la tête, les cheveux... ou elle peut être mélangée à de l'eau. C'est un festival très bon enfant sauf quand les participants abusent du "bhang lassi", la boisson du jour à base de lait et des feuilles de cannabis. Interdit aux enfants.

Les népalais rendent également visite à leur famille ce jour-là. Les animaux ont aussi droit à leur couleur et holi miniature. Mais ils ne jouent pas avec l'eau, pauvres bêtes.

L'après-midi, nous étions chez Yupta pour un Holi plus indien, à la poudre sèche. Seul Benoît, parti le fêté avec ses copains, manquait à l'appel. Luc préfère finalement le combat à l'eau.


Toutes ces couleurs, au bout d'un moment, ça lasse, hein Connel ?

Mieux vaut prévoir des vieux vêtements !



Couleurs ? vous avez dit couleurs ?

Le combat du père et du fils ! Et qui fait la lessive, hein ?!

Yupta, indienne, tenait à organiser Holi dans son jardin avant d'aller travailler à Bangalore.

Vous le reconnaissez ?

Épuisant des journées ainsi.





jeudi 13 mars 2014

Appel à la population !

J'ai besoin de votre aide. Vous connaissez mon incroyable talent pour le textile et les vêtements (Nato, arrête de glousser, stp) et, là, je viens de mettre dans le pétrin...

Béatrice, notre amie suisse, connait un extraordinaire marchand de tissus : vieux textiles du Bhoutan, soies diverses... c'est bien simple, c'est un défilé permanent de femmes et moines sherpas ou tibétains dans son magasin (si, ça, c'est pas une preuve !). Hier, pour le dernier jour de Joséphine au Népal, nous avons fait un arrêt dans son échoppe (c'est tout petit, un matelas, des petits tabourets et des rayonnages croulant sous les tissus. Joséphine a résisté à la tentation, pas moi. Et me voilà, moi, avec trois tissus (en soie svp) et des noms de tailleurs. Sauf ... qu'il me faut des idées, des patrons... tout quoi. Après, c'est pas grave, le tailleur se déplace à domicile pour prendre les mesures, pour essayer et ajuster. Il faut que cela soit prêt pour cet été. Please, help me !

Il y a trois tissus. 2 en soie sauvage (le framboise et le bleu ciel très clair), 1 en soie (vert de gris et bleu). A l'origine, je voulais en faire des robes... est-ce une bonne idée ?

Joséphine a passé hier sa dernière journée avec nous : visite de Katmandou Durbar Square et de Swayambudnath (le temple des singes) dans la journée. C'est plus encombré que Patan mais c'est quand même très joli. Sur le chemin, dans les dédales de ruelles, nous avons croisé un engin qui devrait plaire à Gérard. Elle vient de Tchécoslovaquie (oui, elle date un peu) et les népalais se grattaient la tête pour savoir comment la charger dans la benne de leur pick up.


Dans les ruelles étroites, forcément, cela coince un peu.

Le panneau de commande. Trop joli.

 Pour le plaisir, quelques images de Durbar square. Il ne faut pas trop zoomer, les pigeons sont passés par là. Sales petites bêtes, aucun respect !
Le Namasté se fait ainsi. Au niveau des mains et de la concentration. Pas obligé de plier le genou.

Les toits Newaris, faits de petites tuiles.

Cruel dilemme : le zoom permet de voir la finesse de la sculpture mais aussi les crottes...





mercredi 12 mars 2014

La réponse !

Alors, sur la banderole, la montagne que nous voyons est l'Everest, vu depuis le Tibet. Pourquoi un groupe d’israéliens à Pokhara (Népal donc) se prend en photo devant une banderole de Chomolungma (vous notez ce passage subtil et délicat au nom tibétain), alors, là, depuis avec Joséphine on se perd en conjectures. Était-ce pour marquer le cinquantenaire de l'invasion du Tibet par les chinois, j'en doute...
J'ai été obligé de demander à Patrick après avoir farfouillé pendant des heures sur le web pour trouver, en Israël, cette montagne enneigée. Lui, il ne lui a même pas fallu un clignement de paupière. Trop fort.

A ce propos, cette année, tous les rassemblements de réfugiés tibétains étaient prohibés. Les vendeurs devaient fermer boutiques et cabas (pour les vendeurs de rues). Le Népal a cédé à la pression de la Chine qui refuse toute manifestation. Non, ce n'est pas de l'intrusion, c'est de la décision concertée pour la bonne harmonie entre les deux peuples. Pas facile tous les jours d'être un petit Poucet coincé entre 2 géants.

J'ai fait plaisir aux proprios hier. Ils marient leur fils dans un mois. Depuis, c'est l'effervescence chez eux : ça  astique, ça fleurit, ça dépoussière, ça repeint, ça va guirlander... pas une mince affaire. Et, hier, sensible à l'importance des apparences pour les népalais, je leur ai proposé d'acheter des fleurs pour décorer notre maison (elle est juste en face de la leur) que, par bonté d'âme, nous leur rembourserons. Les voilà soulagés, le parcours de monocycle en vieilles planches et briques cassés dans le jardin, vraiment, cela allait déparer lors du mariage. Là, ils reprennent - un peu - espoir.

Je ne demande même pas ce que c'est comme arbre, j'ai déjà posé cette question l'an dernier. Mais il est beau non ?


ôh une nouvelle académie !?!

Je m'amuse comme une petite folle...

Voilà le calendrier des vacances scolaires 2014 - 2015...

A part ça, les dates correspondent peu entre France et Népal (euh pardon Londres népalais serait plus juste).

mardi 11 mars 2014

épidémies et souffle court

De retour à Katmandou après un joli petit tour dans les collines de Bandipur (aaaah Bandipur...) et sur le bord du lac de Pokhara (aaaaah Pokhara).

Allez, quelques photos pour faire rêver et ensuite on passe aux choses sérieuses.
On a trouvé un nouvel hôtel à Bandipur : le Depché. On y retournera. Vue magnifique et charme Newar. Luc fait une pause... il a passé la journée à améliorer sa technique monocycle (même dans les escaliers).


Vue insolite pour le Népal que ce costume. Mais il va bien avec le Boudha de la Peace Pagoda.

Temps dégagé au-dessus du lac, les pèlerins en profitent.

Alors, c'est très important pour ce groupe de touristes israéliens, d'être pris en photo devant leur banderole avec en arrière-plan, la chaîne de l'Anapurna. La question à 2 euros (pas plus !) : quelle est la montagne sur la banderole ?

La station des bus touristiques à Pokhara avec vue sur le Macchapucchare et un sikh friand de photos avec occidentales (heureusement, il n'avait pas la main baladeuse...).

Pour les autres images, je dois les piquer à Joséphine mais là, elle visite le musée de Patan. Sans moi. Parfaite transition pour une page "santé".

travaux dans la salle de radio n°2

Nous avions laissé Joséphine aller aux urgences (Joséphine est ma collègue enseignante de Grenoble). Nous n'avons pas mégoté, nous sommes allées au meilleur hôpital de la ville, le Norvic. Norme iso 9001 et tout et tout.

Il faut commencer par payer la visite avec le médecin disponible. Puis patienter avec les népalais dans le couloir. Sauf que le népalais n'est pas patient, enfin, si, il est patient mais il ne sait pas faire la queue et attendre son tour. Il s'agit pour lui d'ouvrir la porte de la consultation (qu'un patient soit ausculté ne pose aucun problème... de toute façon, le patient ne se déshabille pas) et de transmettre son dossier pour passer ensuite. Comme cela, c'est bien, on ne s'ennuie pas lors de la consultation, il y a toujours du passage et de l'animation.

Le docteur ensuite ausculte au travers des vêtements... pour Joséphine, la chute sur le dos est devenue un problème au bassin... mais il a compris finalement que c'était plus haut. Évidement il a demandé des radios. Réalisée immédiatement après paiement :-) dans un bâtiment en travaux (véridique) avec la salle d'attente à traverser entre vestiaire et radios. Et re-foire d'empoigne pour accéder au médecin à nouveau.. bilan satisfaisant : rien de cassé, au revoir et merci.

Dans la rubrique santé, nous pouvons aussi évoquer la giardiase qui a frappé les Wagnon (Benoît, puis Hugues puis moi). Comme Patrick l'avait eu auparavant, nous savons comment la soigner. C'est juste désagréable (très) et fatigant.

Mais je viens de prendre une longueur sur les garçons, je la cumule avec un rhume pas piqué des hannetons. D'où la journée repos aujourd'hui.

Dans les autres nouvelles intéressantes, nous restons deux ans de plus. Nous sommes bien contents, sauf Hugues qui, à nouveau, aurait préféré rentré. Je crois qu'il en marre de se payer ses parents tout le temps. Il veut plus d'indépendance... on va voir ce que l'on peut faire.

jeudi 6 mars 2014

Joséphine nous fait des émotions

Bien arrivée, lundi dernier, Joséphine a démarré sur les chapeaux de roues sa visite ici : visite de Bodhnat lors de Lhosar (nouvel an tibétain, sherpa et tamang), puis celle de Baktapur, nuit à Nagarkot et marche hier pour descendre vers Nala.

Et là, vrille à plat, réception sur le dos, souffle coupé, douleurs dorsales... le transport en camion, bus local et taxi n'a pas arrangé les choses. Aussi, direction les urgences ce matin (même si cela va mieux). Comme c'est bientôt le WE, mieux vaut être prudent. Le raft de la semaine prochaine est aussi annulé, allez comprendre.

Habits de fête pour Lhosar.

Les bonnets jaunes sont de sortis, sous haute surveillance policière et interdiction de gros rassemblements. Merci la Chine.

Détail du paon de la fenêtre du paon (:-) ) à Baktapur.

Préparation des roues du grand chariot. Concentration et précision.

5 toits, nous sommes bien à Baktapur et il fait beau !

Joséphine, avant la chute, dans la campagne de Nagarkot.

dimanche 2 mars 2014

Une nuit en l'air ?

Hier, les trois grands, Patrick, Benoît et Hugues sont allés faire du vélo. Mais, comme des fainéants (oui, des fainéants), avec Luc, nous les avons montés en auto. Par une piste très raide. On a pu utiliser le 4x4, le bonheur. Et nous sommes tombés sur ça :
En anglais, ils appellent cela un ropeway.

Dans les années 80, les américains ont construit une liaison par câble entre Hetauda, dans le Teraï, et Katmandou. 42,3 km (soyons précis) de liaison directe (dré dans l'pentu). Cette ligne permettait de transporter 22 tonnes de marchandises par jour.

La station intermédiaire.
Il fallait compter 10 heures pour parcourir la distance. Les pannes et les arrêts étaient fréquents. Alimentés par l'électricité, certains passagers clandestins se sont trouvés coincés, la nuit entière, sur leur nacelle, pendus au-dessus du vide.

De l'art industriel ?
 Le prix du transport par route étant moins élevé (et plus rapide), la gestion étant, comment dire, népalaise (:-) ), l'exploitation du câble s'est arrêté en 1993. Il n'a été remis en service qu'un mois ensuite en 1994, à la suite de crues ayant coupé la route.
Depuis, il rouille gentiment.
En bas, la ville ! Vue superbe, mais il ne faut pas avoir le vertige.

Avec un peu d'imagination, on se croirait au ski...



Les lieux ont été pillé peu à peu.
 Des associations essayent de promouvoir la liaison par câble. Autant cela fonctionne pour le transport des passagers (le namakamana (???) pour atteindre... un temple), autant cela s'avère peu rentable pour les marchandises. Même si la géographie prône pour une remise en état de certaines liaisons.

Jolie vue sur la chaîne de montagne : des investisseurs ?

Les garçons sont ensuite partis à bicyclette sur la crête, il y avait beaucoup d'escaliers. Commentaire de Hugues "tu n'aurais pas aimé maman".

Avec Luc, nous avons fait un tour d'auto et suivi, peu ou prou, l'ancien trajet du câble (une faible partie). Ce câble suivait l'ancien chemin historique de transport des marchandises entre Inde et Népal. Des villages sombrent dans l'oubli, la torpeur s'installe dans les ruelles. Les rhododendrons fleurissent. A quelques kilomètres de KTM, c'est un autre pays, une autre vie.

Frime totale avant le départ.

pause pique-nique

Profitez, seul moment sans escalier.

descente sur la ville.... par des escaliers. Encore toute la crête à suivre.