Pas facile de préparer notre saison (une semaine) de ski. Nous avons commencé à préparer nos sacs et à nous renseigner sur la condition physique nécessaire. Enfin, moi, car les garçons ne sont pas concernés. Sur un site, un fou furieux (je ne vois que ça) parlait de 10 km de footing par jour avec un dénivelé minimum de 700 m ou de x km (au moins des milliers) à vélo. Un pote de mon frère. . . ou alors il a été payé par Patrick, toujours inquiet de ma forme (mes formes ?). Nan, c'est pas gentil...
Je me suis mise au sport depuis 2 jours. Répétant à l'envi "c'est pour Gulmarg" d'une voix plus ou moins haletante. Cela a commencé par le futsal avec les minettes et fils de minettes. Pas mal, surtout, avec les trajets jusqu'à Thamel en vélo (je m'impressionne). A chaque remontée de terrain. . . c'est pour Gulmarg. A chaque ballon dans la tête... c'est pour Gulmarg.
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La Futsal Arena de Thamel avec son joli gazon synthétique. |
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Un face à face de légende entre attaquante et gardienne ! Qui va l'emporter ! |
Le lendemain, bien qu'épuisée, journée "c'est pour Gulmarg", organisée par Patrick. Pffff j'en ai bavé et non ! Bertrand ! cela ne m'a pas procuré de plaisir ! Pas du tout ! Même si c'était joli et que nous étions en famille...
Dès 9 heures, les vélos étaient prêts, graissés, prêts à en découdre. Luc s'était fait porté pâle : des amis venaient jouer à la console avec lui . . . ça ne prépare pas Gulmarg mais il n'en avait cure le bougre.
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Vélos en attente ! |
Première étape, la sortie de la ville. La ville est située dans une cuvette, cela monte. C'est pour Gulmarg. Nous croisons les enfants uniformisés ; ils rejoignent leur école.
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L'appel et la cérémonie du matin dans la cour d'école, au son du tambour. |
Plus loin, d'autres n'ont pas cette chance. . . les familles des régions des collines ou des plaines rejoignent la vallée de Katmandou l'hiver, pour travailler dans des briqueteries. Les enfants les aident dans leurs travaux, dès le plus jeune âge. En un hiver, une famille pourra gagner ainsi 70 000 roupies (520 euros). Les conditions d'existence sont rudes : logement dans des cahutes sommaires, horaires de travail étendus. . . et le froid aussi.
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Préparation des briquettes ; au loin la cheminée de la briqueterie. |
Ces familles sont inquiètes : depuis le 1er janvier, leurs employeurs doivent payer des taxes (oui, bizarrement, avant, ils ne payaient aucun impôt) et les normes anti-pollution vont être renforcées. Le travail est si peu mécanisé que les chinois produisent moins chers qu'eux. Ils pensent s'en sortir en montant en qualité. Ils redoutent des pertes d'emploi dans un pays où le taux de chômage est estimé à 46%.
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Il n'est pas bien vieux celui-là, dix ans maxi. |
Patrick a repéré une petite route, sans circulation. . . Cette route est un modèle "c'est pour Gulmarg" puissance 10. C'est raide ! très raide ! Dans la poussière et les cailloux mais, c'est vrai, je le reconnais, sans circulation.
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Une ONG aide à l'installation de conduites dans cette zone rurale ; les vaches restent de marbre. |
Farook, le thésard indien de Patrick, arrivé le vendredi, culturiste dans l'âme, est à la peine. Il n'a pas beaucoup le temps d'admirer les montagnes.
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Farook, retourne-toi ! 'y a les montagnes ! |
Le temps est superbe, les températures sont douces et ça monte encore.
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Patrick porte le sac . . . il est trop fort ! |
Nous sommes à quelques kilomètres de KTM, les maisons sont un curieux mélange d'ancien (les murs en terre) et de moderne (antennes satellites et tôles ondulées).
Cela s'active dans les campagnes : construction, canalisations, lavages. . .
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Au fond, dans la vallée, le village de Lélé. Il faut repasser le petit col pour redescendre ensuite sur KTM. |
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Fermettes. |
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Travaux de construction, le dimanche est un jour travaillé au Népal. |
Cela monte encore. . . jusqu'au premier col - ça, c'est une nouvelle qui m'attriste toujours, cela veut dire qu'il y en aura d'autres - et à la pause pique-nique. Des enfants nous tiennent compagnie, Patrick leur refuse le droit d'utiliser nos vélos (la dernière fois, il a dit d'accord, ils ne voulaient plus lui rendre).
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Vous n'êtes pas à l'école, vous ? |
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Regardez comme j'suis fort ! Je monte à l'arbre ! |
Hugues est à fond pour la descente à venir. . . c'est ce qu'il aime, dans le VTT, la descente.
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Prêt pour la descente. Notez les jolis collants. |
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Benoît, dans une forme olympique hier, n'a eu AUCUNE pitié pour moi. |
Bon, ben la descente. . . cela commence par un plat népalais (ça monte et ça descend, mais globalement, c'est plat). "C'est pour Gulmarg". Puis une grosse descente où seuls les enfants peuvent lâcher les freins. Puis une grosse montée sur piste. Farook pousse. "C'est pour Gulmarg". Hugues nous propose un hors piste pour la descente. . . non, vraiment, les escaliers en VTT, je ne sais pas faire.
Coup de bol, cela rejoint vite la route goudronnée. En deux temps, trois mouvements, le dénivelé laborieusement acquis est avalé. Nous sommes à Lélé. Lélé pause thé ! Au bord de la route.
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Les camions se rendent aux carrières voisines... il faut des matériaux pour l'urbanisation de la ville. |
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Au point d'eau, les villageois se rassemblent pour remplir leurs jarres, seaux ou faire leur lessive (ils foulent leur linge, c'est rigolo !) |
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Retour des champs. |
Hugues, toujours en pleine forme, s'entraine aux sauts. Un rien l'amuse. Moi, je ne suis pas en état. le "c'est pour Gulmarg" me laisse sur le flanc.
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"je suis le Hugues volant !" |
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Assis sur sa natte, au soleil, le pépé goûte le show |
Un dernier col, bien raide, encore un "c'est pour Gulmarg", et c'est la descente ! Zigzags entre les minibus, motos, rickshaws, piétons, canards, chiens et bus (eux, ils font bien peur). Remontée vers la maison, jet du vélo au fond du garage, douche brûlante (ouiiiii ! ça y est ! brûlante !), vautrage sur vannapé (c'est plus approprié que canapé non, vu les criconstances. . . ). . . Pas gagné que je fasse du sport demain, même si c'est pour Gulmarg !