jeudi 27 février 2014

La nuit de Shiva

Le festival de Shivaratri (nuit de Shiva) attire la foule à Pashupatinath : plus d'un million de visiteurs hier, majoritairement des dévots. Venus du Népal mais aussi de l'Inde. Quelques étrangers mais pas trop, la soirée leur étant déconseillée : la marijuana est légalisée ce jour-là -Shiva en était parait-il un gros consommateur, tss tss - et, cela porte sur le système des sadhus et autochtones.


1 million de visiteurs et 6000 volontaires pour le service d'ordre. Il y avait foule.
Pourquoi cette dévotion ? Encore une bonne histoire : un homme, perdu en forêt, se fait courser par des tigres. Gris de peur (j'en rajoute un peu), il trouve refuge dans un arbre... mais la branche cède ! Il chute en criant le nom de Shiva (petit futé). Assommé, il perd connaissance. A son réveil, il trouve un lingam. Shiva, flatté, a écarté les tigres. Depuis, chaque année, l'événement est célébré.Par des jeunes, des offrandes (puja), des chants en l'honneur de Shiva...

C'est une légende parmi bien d'autres. Ce serait aussi le jour du mariage de Parvati avec Shiva, ou alors Shiva aurait sauvé l'humanité d'un dangereux poison ou... faites votre choix. Ce jour est, parait-il, le plus puissant des 13 jours consacrés à ce dieu. D'où la dévotion dans une ville shivaïte comme Katmandou.

Le temple de Shiva et sa bannière publicitaire. L'événement est sponsorisé par une (grande !) marque de peinture.

Avec Béatrice et sa fille Elisabeth, nous y avons fait un petit tour, le matin, avec les femmes. Les hommes préfèrent venir l'après-midi. Journée très importante ici, le président, le premier ministre, l'ancien roi s'y sont rendus. On ne les a pas vus, la petite pluie fine de fin de matinée nous avait chassées. Nous nous sommes consolées avec des très bons Short Breads chez Hannah.



Marchands ambulants à la fête !
Qui veut son ballon gonflable ?


Comme la foule vient dès l'aube, une pause sustentation s'impose.

Marchand de poudre pour les tikkas. Derrière, la file s'étire sur des centaines de mètres (au moins)


La foule des pélerins patiente avant d'accéder au temple de Shiva.
Ablutions rituelles dans l'eau de la Bagmati, fortement teintée par le lait des offrandes.
 
Les enfants sondent la rivière en quête de "produits" vendables.



Petite lecture (de textes sacrés) dans un coin tranquille...



En attendant Shivaratri

Aujourd'hui, c'est la journée de Shiva, fête ô combien importante pour les hindouistes. Puja, racket enfantin (avec une corde... impossible de passer ... il faut débourser 5 roupies dans la bonne humeur).. les images demain.

En attendant, le film de ski est disponible. oui, oui. Déjà.


Ou alors, sur youtube, c'est là : http://youtu.be/X0b2JV3_UQc

mardi 25 février 2014

Une décision motivée

L'Union Européenne a mis sur liste noire l'ensemble des compagnies aériennes domestiques du Népal : un coup dur pour les agences de tourisme. Tout touriste doit être dûment informé des dangers qu'il courre en prenant un vol local. Il doit même signer une décharge. Pour certains vols, cela ne se justifie pas vraiment. Pour d'autres en revanche...

Pour les vols de montagne, les statistiques sont affligeantes. Malgré ses indéniables qualités de robustesse, de facilité de pilotage et d'entretien, le Twin Otter - on peut casser du sucre, il est canadien - a tendance à s'écraser (au Népal) : sur 25 appareils mis en service depuis 1972, 16 se sont crashés. Oups.La compagnie nationale fait mieux avec un seul avion capable de voler aujourd'hui sur 12 achetés.

Ce n'est pas l'âge des avions qui est responsable. Non, ce sont les fautes pilotage. 90% des accidents sont dus à des CFIT (collision avec le sol en vol contrôlé, le pilote se crashe sans avoir perdu le contrôle de l'appareil) : désorientation ou prise de risque du pilote, brumes autour des montagnes... Aucun accident du fait de problèmes techniques. Énormément d'accidents également lors des décollages et atterrissages (à leur décharge, les pistes de montagne sont courtes, pentues, parfois en terre... tout pour plaire).

Facteur aggravant,, la corruption dans les aéroports entraîne souvent une surcharge de l'avion (pour quelques roupies de plus...). Le débat est ouvert mais gardons à l'esprit que l'avion est indispensable pour atteindre des zones reculées. Tout le monde espère que la mise en place d'un gouvernement stable permettra de traiter ces différents problèmes.

Pour vous faire une idée des accidents, c'est ici :
Et ce ne sont que les accidents de Twin Otter... rassurez-vous, cela ne concerne que la montagne :-)


Pour vous rassurer, Patrick prendra la voiture pour aller en mission dans 3 semaines. Les routes sont-elles plus sures ? Pas gagné. 

lundi 24 février 2014

L'appel de la poudreuse

Passons sur les péripéties du voyage qui n’intéressent personne ; sachez juste que la nuit fut courte et inconfortable. Normal, c'est un voyage. Pour ceux que cela passionne, je peux détailler en toute privauté le détail du parcours.

A l'aéroport de Shrinagar - imprononçable, il faut dire chrinagar en chuintant longuement -, après de multiples contrôles, Farooq, chauffeur ventripotent d'Hivermonde nous attendait, fièrement, au pied de sa Tata jeep. Embarquement immédiat pour 2 heures de route sereine pour Gulmarg à 52 km de là. Et tout de suite, une impression bizarre : la ville est envahie par les militaires. Ils sont partout : en voiture, en camions, en hélicoptère aussi, dans des casemates, au carrefour des routes, au sommet des pistes (si, si !). Les uniformes pullulent, la mitraillette en bandoulière, le regard noir et scrutateur. Et si par hasard, un officiel déboule, alors là, la fourmilière se déchaine. Comptez un minimum de 6 voitures pour le protéger. On l'aura compris, les indiens sont fébriles entre les Kashmiris indépendantistes et les pakistanais juste à côté. Ils ont raison, la plupart des Kashmiris ne les aiment pas et revendiquent leur indépendance... si possible selon les frontières d'avant 1947. Allez, je vous mets la carte pour vous montrer l'explosivité (c'est nouveau, je sais) de la zone.
Le Cachemire est à cheval entre le Pakistan et l'Inde, avec une frontière (et quelques Kashmiris en Chine). Côté Indien, le Cachemire fait partie de l'état Jammu et Kasmir (avec le Ladakh). Srinagar et Gulmarg sont à la même latitude qu'Islamabad et Kaboul. Le Cachemire est ultra majoritairement musulman d'obédience sunnite (si j'ai bien retenu).
Placide, le chauffeur fonce. Tout en vociférant dans son téléphone portable. La prochaine fois, je laisserai la place à l'avant pour Benoît, il a les oreilles moins fragiles.  Un arrêt chaines plus tard (rigolo, il ne mette qu'une chaine, sur le pneu arrière droit, celui au centre de la chaussée), nous nous élevons rapidement. Plus que 12 km avant d'atteindre les 2600 mètres de la station. Les pins himalayens sont immenses, ils se dressent fièrement et semblent gratouiller le ciel.

 Peu de femmes dans les rues, obédience musulmane oblige. Les hommes vaquent à leurs occupations (lesquelles ?) en djellabas locales. Le nombre de manchots est considérable. Ah non ! ils n'utilisent pas les manches et gardent leurs petites mains précieusement au chaud sous leur manteau d'hiver. Drôle d'effet tout de même. Ils ont même des petits paniers en osier emplies de braise rougeoyante, sous leur manteau, pour lutter contre le froid.

Jolis longs manteaux sous la neige.
La communication s'avère et s'avèrera problématique.
 "combien de temps pour monter à Gulmarg ?"
"oh oui, nous avons beaucoup de neige."

Qui a le plus mauvais accent ? Je ne sais mais accents indien et français semblent incompatibles. Les enfants, plus philosophes, renonceront très vite. Ils ne feront des efforts que pour commander boissons et nourritures. L'instinct de survie. Et aussi pour leur équipement de ski. L'instinct de ski.

A ce propos, nous avons eu du très bon matériel. Skis larges, légers. Arva-pelle-sonde. Casque. Parfait. Et un guide pour nous accompagner. Ben oui, Gulmarg, c'est du ski hors piste. Aucune piste damée. Un "La Grave" vallonné. Mais avec des gros risques d'avalanches qui amènent les pisteurs à fermer la station pour plusieurs jours. Nous fûmes vernis : aucun jour de fermeture pour nous malgré de légères chutes de neige, bien légère et moelleuse. Hummm.
Seule la zone verte est contrôlée. Elle est desservie par des œufs. Les combes de part et d'autre sont accessibles à pied mais il ne faut pas compter sur les secours en cas de problème.
 Pour la partie ski, vous verrez le film, quand il sera monté. En résumé, c'était bien. Très bien. De la bonne neige, du beau temps la plupart du temps, des sauts pour les enfants... bref, ravis.

Le seul intérêt de l'image ? l'orientation avec la flèche qui indique le Nord (ce qui explique que l'on puisse voir le Nanga Parbat). Et aussi, le côté faussement débonnaire de la colline de ski.



Nous avons skié en famille sauf une journée où nous avons importuné les profs des enfants, Alan et Sue. Les kids ont frimé tant et plus pour les impressionner : sauts, 180, 360, gamelles (multiples)... tout leur arsenal y est passé. Ils étaient contents - les enfants - ils n'avaient pas trop perdus.

Au retour, nous nous sommes arrêtés dans la belle famille de Farooq, l'étudiant de Patrick. La femme de Farooq était présente. Heureusement. Je comprenais bien son anglais. Moins bien celui de son père, fort bavard. L'hospitalité Kashmiri est phénoménale : interdiction de se lever, d'aider... et en plus, on reçoit des cadeaux. Nous nous sommes faits gronder car nous ne restions qu'une nuit. La prochaine fois, nous devons y rester 3 jours. Cela inquiète les enfants : 3 jours à rester assis, à discuter et à manger (beaucoup et très bien) ne les excite pas des masses.

Dans leurs maisons, pas de meuble. Des tapis, des coussins, des matelas rangés la journée. Les femmes cuisinent pendant des heures pour les hôtes. Les hôtes sont gavés et choyés : petite bassine pour se laver les mains (à l'eau chaude svp), bouillotte dans le lit, environ 8 plats différents pour le repas du soir, 6 pour le petit déjeuner... 3 kg en une nuit, en faisant attention, est un minimum.

Pendant ce temps-là, Patrick essuyait un temps de cochon à Katmandou : pluie le premier week-end (avec de la neige à Shivapuri, 600 mètres au dessus de la ville), rebelote le samedi suivant. Cela ne l'a pas empêché de faire du vélo les deux fois, avec son pote Steve et d'enchainer les cols... 8 heures de vélo par jour, 4 cols par sortie, en short et T-shirt... vous voyez le genre. Il nous propose de l'accompagner ce WE. Vous en pensez quoi ?




Amazing!

Depuis quelques temps, les enfants, ces vils, squattent des heures durant l'ordinateur, mon ordinateur. Pour leurs devoirs ! Quand je vois Hugues faire du montage vidéo (pour son examen de sport (!), il présente un film de sa technique de ski à Gulmarg), des fois, j'ai des doutes. Je leur ai proposé mon ancien portable, celui de 2005 : "non, il rame".

Enquête sur les forums, recherche de solutions... et voilà, je viens de migrer l'ancien ordi sur le système d'exploitation Linux. Cela m'a pris la nuit, mais ça marche et c'est beaucoup plus rapide ! Je suis fière. Certes, cela va faire rigoler Damien, le cousin geek, mais je suis fière quand même.

En revanche, pas de récit de Gulmarg pour aujourd'hui... ben oui, avec tout ce boulot, je suis en retard pour mon tennis moi. Et après,  j'ai rendez-vous avec Henri Sigayret et son imprimeur pour son nouveau livre. Rencontrer un imprimeur local ? ça, c'est du sport !

PS : évidement dans l'installation, je voulais faire un double système Windows-Linux. J'ai échoué. C'est que du Linux. J'ai effacé toutes mes données. Je vais dire que je voulais faire du ménage :-)

dimanche 23 février 2014

Rentrés !

Retour à la vraie vie ce matin : école pour les enfants, boulot pour Patrick et.... cours de dessin pour moi (je passe sur la lessive et les courses, moins glamour).

Pour être tout à fait exact, nous sommes arrivés samedi soir. En tremblant tout le long du trajet : notre avion à Srinagar avait plus d'une heure de retard. La correspondance à Delhi (changement de terminal via une jolie navette poussive) fut rapide, l'avion pour Kathmandu décollant en avance (oui, avec Spice Jet, cela arrive souvent). Dimanche fut consacré aux devoirs bien que les enfants aient travaillé tous les soirs de la semaine à Gulmarg. Comme quoi, parfois, ils bossent.

Pour le ski lui-même, voilà une vidéo de mise en appétit. Le montage final sera un peu plus long à réaliser. Quant au récit, il viendra d'ici demain. Là, j'ai les courses à faire ; Farooq vient manger ce soir avec un de ses amis. Qui ? Surprise.


jeudi 13 février 2014

Gros temps sur les valises.

L'heure est aux derniers préparatifs avant le vol du soir pour Delhi. Les sacs sont encore ouverts, les listes vérifiées une ultime fois, une lessive sèche mais... comme il pleut - nous n'avons plus l'habitude - la polaire d'Hugues sera encore humide ce soir.

Bon, que manque-t-il ?
Les prévisions du week-end ne sont pas fameuses. Grosses pluies sur le Népal. L'Ouest du Cachemire semble faiblement touché. On espère pouvoir décoller sans problème ce soir.

Les prévisions pluviométriques du jour. Oups, il va neiger au Népal.


Hugues est rentré hier soir de son trek dans la vallée. Content. Il a eu froid mais moins que ses camarades. On l'avait forcé à prendre un gros duvet.

J'ai reçu un sms de la prof de Luc : son taxi l'a embarqué et le voilà sur le chemin de Katmandou. Il était en semaine d'activités ludiques et sportives avec sa classe, vers la frontière tibétaine. 

Pas de nouvelle de Benoît mais comme il est avec une prof qui prend le même avion que nous ce soir, je ne suis pas inquiète. Il était à Dhading pour un projet communautaire.

Avant-hier, pour la première fois, j'ai fait cirer mes bottes. Dans la rue. J'étais obligée. Mon talon m'avait abandonné. Quand le cordonnier après sa réparation m'a proposé l'entretien du cuir fort poussiéreux, je n'ai pas su dire non. Elles étaient heureuses ensuite avec leur magnifique couleur rouge henné. Moins contentes hier, après un passage dans la gadoue (ben oui, ils refont les routes encore). Tout est à refaire.

A même le trottoir, les brosses a portée de mains, une paire claquettes pour les clients, un tabouret de rangement pour emporter le tout le soir, les cordonniers attendent dans la rue. Chaussures de foot à ressemeler (beaucoup !), talons à fixer, coutures à consolider... la vie des chaussures est longue. Et leur salaire, bien dérisoire. 

Installé !



mardi 11 février 2014

Danger public

Les déplacements dans Katmandou sont plus rapides à vélo. J'ai bien intégré. Je deviens très rapide mais surtout, je fais n'importe quoi. A Grenoble, ce serait l'amende immédiate, le retrait du vélo, l'outrage à agent... Ici, rien, c'est normal. Mais je suis inquiète, cela empire de jour en jour. Quoi ? Ma conduite.

Exemple. Hier, je devais aller à Thamel. 15h30, l'une des pires heures pour la circulation. C'est la sortie des écoles, des bureaux... cela bouchonne, cela klaxonne.

Bouchon sur le pont de la Bagmati. Là, je vais avoir du mal à passer. Vous avez vu le temps de rêve. On voit même les montagnes. D'accord, faut le savoir.


Je me faufile entre les voitures, les bus, les camionnettes... Sûre de ma peau blanche, je force le passage. Un espace ? Je m'y rue. Le casque sur la tête, je ne crains rien. Un carrefour ? Un agent de la circulation bloque le passage pour laisser circuler les véhicules en face ? Qu'à cela ne tienne, je fonce ! L'agent, las, me regarde passer et réprimande un taxi. Hé, hé. J'ai envie de recommencer.

Me voilà bien avancée ! Tout est bloqué. Non, pas tout ! Le trottoir est libre. Je descends de vélo et pousse. Pas pour longtemps. Doublée par des motos vrombissantes, j'enfourche mon destrier d'aluminium et fonce. Les piétons, flegmatiques, se décalent, m'évitent, sans un regard . Oh ! les voitures avancent ! Hop, un petit saut de trottoir, je plonge à nouveau dans le flot, indifférente aux engins qui m’affleurent. Par où vais-je doubler ? Droite ? Gauche ? Aucune importance. L'un et l'autre. L'autre puis l'un. Je fonce. Chouette ! une ornière, les voitures vont ralentir. Je m'envole, mon panier couine, mécontent. Peu me chaud. Encore deux de doublées. Des piétons s'immiscent sur la chaussée... les fous. Zut, j'ai un véhicule sur ma droite, un écart à gauche, et voilà les promeneurs,  îles sur macadam.
La même photo version jouet : la conduite s'apparente souvent à un jeu vidéo géant et totalement immersif.

Entrée de Thamel, virages serrés à gauche, à droite, touristes laissés dans le vent... à moi, l'étroit passage entre l'arbre et le temple ; à moi, le passage sur les pavés refaits. Coup de frein brutal. Il est franchement gros, ce camion de livraison d'eau ; une petite pause ne fera pas de mal. C'est reparti. Entre les joueurs de Caramboard, les écoliers en uniforme, les chiens baguenaudiers... Dérapage. Arrêt.

En cas de problème, les ambulances viennent vous chercher. Temps moyen d'intervention ? Au moins 45 mn. Elles sont bloquées dans les bouchons comme les autres véhicules, qui ne les laissent pas passer. On est plus rapide en vélo :-)
Avec des gestes lents, je soulève ma bicyclette, la pose sur sa béquille, ôte mon casque et mon masque, installe l'antivol, prends mon sac de dame. Je suis arrivée. Réalise la stupidité de ma conduite. Mais il suffira d'un retour en selle, pour que je reprenne mes errements, comme toujours.

dimanche 9 février 2014

Le sens de la svastika

Lors des élections népalaises, les svastikas ont fleuri sur les affiches, les prospectifs et même les tampons de vote. Pas offusquée pour deux sous, je savais que la Bonne Svastikas tournait dans un sens ; la mauvaise dans l'autre. Eh non, tout faux ! Les deux tournent dans le même sens. Mince, zut, crotte de bique.

Même ça, c'est pas vrai.  Seul le cercle rouge autour distingue le Mal du Bien.
C'est ballot. Les népalais aiment leur svastikas. C'est un dérivé du mot sanscrit svati (bien-être). Pour les très très vieux aryens, avant les nazis, la svastika était exhibée dans les maisons, sur les murs, au fronton des portes pour attirer l'attention de la déesse Lakhsmi (déesse de la richesse) et par la même, la bonne fortune. A Katmandou, tous les joailliers, bijoutiers et marchands d'or en apposent à côté de leur échoppe.

Plus gênant encore, c'est un prénom féminin courant. Est-ce que cela gêne pour obtenir un visa en Europe ? Aucune idée.

Week-end sportif. Vélo de feignasses samedi : montée en camionnettes (sauf pour Patrick) jusqu'à Kakani et descente paisible (ya quand même eu de la montée !). JO dimanche pour la descente (rigolo, nous n'avons pas vu le premier français, Tata TV a préféré passer un écran de pub... pas gentil ça), le slopstyle et le skiathlon (bien les ch'tiots français, bien... on a vibré avec Luc et Hugues). Benoît et Patrick nous ont délaissé pour l'escalade. Tant pis pour eux, nous ne leur avons RIEN raconté. Non mais !


De retour des courses : chaque moto est équipée de picots de transport, pour les sacs plastiques.

Préparation psychologique du Luc. 

Vue supportable sur le Manaslu et l'Anapurna depuis Kakani.

Pas de vélo sans pause thé. Cela permet aussi de réviser les sommets (je souffle, les Ganesh Himal)


J'ai supprimé la photo du Langtang pour montrer le Rolwaling. Après, ça fait trop. ça lasse.

Luc se réveille.

Première pause pique-nique, on sera délogé par une meute de jeunes écoliers en randonnée scolaire.

Appréciez le style ! Luc, Patrick (pas de casque !) et Fanny, sa stagiaire.

Vue côté cuvette : les champs sont bien verts. Le riz sera bientôt récolté. A nouveau.

Photo d'art... nan, j' rigole. Test de fonctions de l'appareil.

Les cailloux ronds, c'est pénible à la montée et à la descente. Cela n'empêche pas les motos et les scooters de passer.

On se rapproche de la ville. Premières maisons. Encore rural.

Juste au dessus, j'ai expérimenté le saut de guidon. Même pas mal.

Pour voir les JO, j'ai écumé tous les sites Internet pour trouver un bar retransmettant l'événement. On a trouvé notre bonheur à côté de la maison. Ouvert depuis un mois, le bar retransmet normalement du foot (comme tous les autres) et du cricket (beuark). Mais en journée, il accepte les JO. Le lieu est flambant neuf. Bientôt (4 à 6 mois, c'est à dire dans un an), il y aura aussi une salle avec des PS3 (pour les sportifs en consoles), des billards, des salons. Pour l'instant, 3 grandes télés, un immense vidéoprojecteur et un baby foot. Les enfants ont perdu la balle. Au premier match. Balèze.

En journée, le vidéoprojecteur a une image un peu pâle. Mais il y a  la TV dessous alors on s'en fiche.



mercredi 5 février 2014

Croyances népalaises

Qui l'eût cru ? Depuis 1958, le Népal a déployé plus de 100 000 casques bleus pour des missions internationales de maintien de paix. Rien que cette année, plus de 3700 soldats sur 13 missions différentes sont éparpillés dans le monde. Cela fait du Népal le 7e pays au monde pour "l'effort de paix" alors que c'est un des pays les plus pauvres. A titre de comparaison, la France, un poil plus riche, en déploie, en ce moment, 7000 (là-aussi, à un poil près).

La preuve ! Sont-ils pas mignons ainsi ?

Dans la série "étonnant, non?", je viens de lire Nepali Aama. En 1973, Broughton Coburn, un jeune américain, est envoyé dans les collines népalaises pour enseigner les sciences, dans un collège de village. Il loge chez Vishnu Maya, un veille veuve, de l'ethnie Gurung. Le livre rapporte les propos de Vishnu Maya, sur ses croyances, le travail à la ferme, les règles communautaires. Et c'est étonnant.

Mes saines lectures :-)

Un extrait ?
Il y a un petit insecte avec une tête encore plus petite que l'on peut voir dans le sol. C'est un bon remède contre les maux de dents. Il faut en attraper un, le rouler dans un morceau de tissu, et l'attacher avec un petit bout de ficelle. Ensuite, il faut le suspendre sur l'oreille opposée au mal de dents. Cela ne doit être fait qu'un Lundi ou un Mardi. Si on ne peut pas trouver ce petit insecte rouge, alors on peut utiliser aussi un câble spécial - ça s'appelle un câble téléphonique - et en faire une boucle d'oreille et le porter de la même manière."
Pauvres dentistes qui vont perdre toute leur clientèle. On se rassure, uniquement les lundis et mardis. Les autres jours, ils auront des clients.

C'est du travail, tout est en anglais !
 Un autre ?
Une femme qui n'a pas les oreilles percées, deviendra sourde.

Et je ne vous dis pas le passage sur les sorcières ! Ne riez pas, se faire traiter de sorcière est gravissime. Des lapicides et bastonnades arrivent encore régulièrement dans les campagnes.

Quant à Vishnu Maya, Broughton l'a emmené faire un tour des États-Unis en moto ; c'est un 2e livre. Elle s'est éteinte en 1991 à l'âge de 88 ans.

mardi 4 février 2014

J' prends du retard !

C'est incompréhensible ! Malgré le temps libre dont je dispose, je prends du retard. Plus de temps pour "c'est pour Gulmarg", la cata. . .

Ce matin, pourtant, mon programme était verrouillé, minuté, aux petits oignons : p'tit montage vite-fait-bien-fait des rushes d'Hugues, leçon Soundbooth (pour apprendre le montage vidéo dans toutes ses composantes), lecture corrective du nouveau livre d'Henri Sigayret (un livre de montagnes où j'apprends beaucoup sur le Népal)... Et là, 3 heures plus tard, où en suis-je ? Toujours en pyjama et le film d'Hugues monté. 3 heures pour 3 minutes. Bonjour le rendement !

M'enfin, le voilà toujours. . . cette fois en haute définition.



Plus important, la saison des mariages bat son plein au Népal : défilés au son des trompettes et tambours, saris brodés, hommes endimanchés, tentes dans les jardins... Une atmosphère de fête règne sur la ville. Hier, les népalais fêtaient la déesse du savoir, puja indispensable pour garantir de bons résultats scolaires. Des collectes et redistributions de livres étaient organisées pour les écoles les plus pauvres. Avec nos livres en français, on a peu de succès.

lundi 3 février 2014

retour sur le temps

Joe, le collègue de Patrick, a transféré ce lien... le temps de l'année 2013, mois par mois, sur l'ensemble du globe.

dimanche 2 février 2014

"C'est pour Gulmarg. . ."

Pas facile de préparer notre saison (une semaine) de ski. Nous avons commencé à préparer nos sacs et à nous renseigner sur la condition physique nécessaire. Enfin, moi, car les garçons ne sont pas concernés. Sur un site, un fou furieux (je ne vois que ça) parlait de 10 km de footing par jour avec un dénivelé minimum de 700 m ou de x km (au moins des milliers) à vélo. Un pote de mon frère. . .  ou alors il a été payé par Patrick, toujours inquiet de ma forme (mes formes ?). Nan, c'est pas gentil...

Je me suis mise au sport depuis 2 jours. Répétant à l'envi "c'est pour Gulmarg" d'une voix plus ou moins haletante. Cela a commencé par le futsal avec les minettes et fils de minettes. Pas mal, surtout, avec les trajets jusqu'à Thamel en vélo (je m'impressionne). A chaque remontée de terrain. . . c'est pour Gulmarg. A chaque ballon dans la tête... c'est pour Gulmarg.
La Futsal Arena de Thamel avec son joli gazon synthétique.
Un face à face de légende entre attaquante et gardienne ! Qui va l'emporter !

 Le lendemain, bien qu'épuisée, journée "c'est pour Gulmarg", organisée par Patrick. Pffff j'en ai bavé et non ! Bertrand ! cela ne m'a pas procuré de plaisir ! Pas du tout ! Même si c'était joli et que nous étions en famille...

Dès 9 heures, les vélos étaient prêts, graissés, prêts à en découdre. Luc s'était fait porté pâle : des amis venaient jouer à la console avec lui . . . ça ne prépare pas Gulmarg mais il n'en avait cure le bougre.

Vélos en attente !
 Première étape, la sortie de la ville. La ville est située dans une cuvette, cela monte. C'est pour Gulmarg. Nous croisons les enfants uniformisés ; ils rejoignent leur école.
L'appel et la cérémonie du matin dans la cour d'école, au son du tambour.
 Plus loin, d'autres n'ont pas cette chance. . . les familles des régions des collines ou des plaines rejoignent la vallée de Katmandou l'hiver, pour travailler dans des briqueteries. Les enfants les aident dans leurs travaux, dès le plus jeune âge. En un hiver, une famille pourra gagner ainsi 70 000 roupies (520 euros). Les conditions d'existence sont rudes : logement dans des cahutes sommaires, horaires de travail étendus. . . et le froid aussi.

Préparation des briquettes ; au loin la cheminée de la briqueterie.
Ces familles sont inquiètes : depuis le 1er janvier, leurs employeurs doivent payer des taxes (oui, bizarrement, avant, ils ne payaient aucun impôt) et les normes anti-pollution vont être renforcées. Le travail est si peu mécanisé que les chinois produisent moins chers qu'eux. Ils pensent s'en sortir en montant en qualité. Ils redoutent des pertes d'emploi dans un pays où le taux de chômage est estimé à 46%.
Il n'est pas bien vieux celui-là, dix ans maxi.
 Patrick a repéré une petite route, sans circulation. . . Cette route est un modèle "c'est pour Gulmarg" puissance 10. C'est raide ! très raide ! Dans la poussière et les cailloux mais, c'est vrai, je le reconnais, sans circulation.

Une ONG aide à l'installation de conduites dans cette zone rurale ; les vaches restent de marbre.
Farook, le thésard indien de Patrick, arrivé le vendredi, culturiste dans l'âme, est à la peine. Il n'a pas beaucoup le temps d'admirer les montagnes.
Farook, retourne-toi ! 'y a les montagnes !
 Le temps est superbe, les températures sont douces et ça monte encore.
Patrick porte le sac . . . il est trop fort !
 Nous sommes à quelques kilomètres de KTM, les maisons sont un curieux mélange d'ancien (les murs en terre) et de moderne (antennes satellites et tôles ondulées).

Cela s'active dans les campagnes : construction, canalisations, lavages. . .
Au fond, dans la vallée, le village de Lélé. Il faut repasser le petit col pour redescendre ensuite sur KTM.

Fermettes.
Travaux de construction, le dimanche est un jour travaillé au Népal.
 Cela monte encore. . . jusqu'au premier col - ça, c'est une nouvelle qui m'attriste toujours, cela veut dire qu'il y en aura d'autres - et à la pause pique-nique. Des enfants nous tiennent compagnie, Patrick leur refuse le droit d'utiliser nos vélos (la dernière fois, il a dit d'accord, ils ne voulaient plus lui rendre).


Vous n'êtes pas à l'école, vous ?

Regardez comme j'suis fort ! Je monte à l'arbre !
 Hugues est à fond pour la descente à venir. . . c'est ce qu'il aime, dans le VTT, la descente.

Prêt pour la descente. Notez les jolis collants.

Benoît, dans une forme olympique hier, n'a eu AUCUNE pitié pour moi.
 Bon, ben la descente. . . cela commence par un plat népalais (ça monte et ça descend, mais globalement, c'est plat). "C'est pour Gulmarg". Puis une grosse descente où seuls les enfants peuvent lâcher les freins. Puis une grosse montée sur piste. Farook pousse. "C'est pour Gulmarg". Hugues nous propose un hors piste pour la descente. . . non, vraiment, les escaliers en VTT, je ne sais pas faire.

Coup de bol, cela rejoint vite la route goudronnée. En deux temps, trois mouvements, le dénivelé laborieusement acquis est avalé. Nous sommes à Lélé. Lélé pause thé ! Au bord de la route.

Les camions se rendent aux carrières voisines... il faut des matériaux pour l'urbanisation de la ville.

Au point d'eau, les villageois se rassemblent pour remplir leurs jarres, seaux ou faire leur lessive (ils foulent leur linge, c'est rigolo !)
Retour des champs.
 Hugues, toujours en pleine forme, s'entraine aux sauts. Un rien l'amuse. Moi, je ne suis pas en état. le "c'est pour Gulmarg" me laisse sur le flanc.

"je suis le Hugues volant !"

Assis sur sa natte, au soleil, le pépé goûte le show

 Un dernier col, bien raide, encore un "c'est pour Gulmarg", et c'est la descente ! Zigzags entre les minibus, motos, rickshaws, piétons, canards, chiens et bus (eux, ils font bien peur). Remontée vers la maison, jet du vélo au fond du garage, douche brûlante (ouiiiii ! ça y est ! brûlante !), vautrage sur vannapé (c'est plus approprié que canapé non, vu les criconstances. . . ). . . Pas gagné que je fasse du sport demain, même si c'est pour Gulmarg !