mardi 11 février 2014

Danger public

Les déplacements dans Katmandou sont plus rapides à vélo. J'ai bien intégré. Je deviens très rapide mais surtout, je fais n'importe quoi. A Grenoble, ce serait l'amende immédiate, le retrait du vélo, l'outrage à agent... Ici, rien, c'est normal. Mais je suis inquiète, cela empire de jour en jour. Quoi ? Ma conduite.

Exemple. Hier, je devais aller à Thamel. 15h30, l'une des pires heures pour la circulation. C'est la sortie des écoles, des bureaux... cela bouchonne, cela klaxonne.

Bouchon sur le pont de la Bagmati. Là, je vais avoir du mal à passer. Vous avez vu le temps de rêve. On voit même les montagnes. D'accord, faut le savoir.


Je me faufile entre les voitures, les bus, les camionnettes... Sûre de ma peau blanche, je force le passage. Un espace ? Je m'y rue. Le casque sur la tête, je ne crains rien. Un carrefour ? Un agent de la circulation bloque le passage pour laisser circuler les véhicules en face ? Qu'à cela ne tienne, je fonce ! L'agent, las, me regarde passer et réprimande un taxi. Hé, hé. J'ai envie de recommencer.

Me voilà bien avancée ! Tout est bloqué. Non, pas tout ! Le trottoir est libre. Je descends de vélo et pousse. Pas pour longtemps. Doublée par des motos vrombissantes, j'enfourche mon destrier d'aluminium et fonce. Les piétons, flegmatiques, se décalent, m'évitent, sans un regard . Oh ! les voitures avancent ! Hop, un petit saut de trottoir, je plonge à nouveau dans le flot, indifférente aux engins qui m’affleurent. Par où vais-je doubler ? Droite ? Gauche ? Aucune importance. L'un et l'autre. L'autre puis l'un. Je fonce. Chouette ! une ornière, les voitures vont ralentir. Je m'envole, mon panier couine, mécontent. Peu me chaud. Encore deux de doublées. Des piétons s'immiscent sur la chaussée... les fous. Zut, j'ai un véhicule sur ma droite, un écart à gauche, et voilà les promeneurs,  îles sur macadam.
La même photo version jouet : la conduite s'apparente souvent à un jeu vidéo géant et totalement immersif.

Entrée de Thamel, virages serrés à gauche, à droite, touristes laissés dans le vent... à moi, l'étroit passage entre l'arbre et le temple ; à moi, le passage sur les pavés refaits. Coup de frein brutal. Il est franchement gros, ce camion de livraison d'eau ; une petite pause ne fera pas de mal. C'est reparti. Entre les joueurs de Caramboard, les écoliers en uniforme, les chiens baguenaudiers... Dérapage. Arrêt.

En cas de problème, les ambulances viennent vous chercher. Temps moyen d'intervention ? Au moins 45 mn. Elles sont bloquées dans les bouchons comme les autres véhicules, qui ne les laissent pas passer. On est plus rapide en vélo :-)
Avec des gestes lents, je soulève ma bicyclette, la pose sur sa béquille, ôte mon casque et mon masque, installe l'antivol, prends mon sac de dame. Je suis arrivée. Réalise la stupidité de ma conduite. Mais il suffira d'un retour en selle, pour que je reprenne mes errements, comme toujours.

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