vendredi 4 avril 2014

Enfin les vacances !

Spring Dance

Le troisième trimestre vient de s'achever pour les garçons. Deux semaines de vacances - jusqu'au 23 avril - quelques révisions et ce seront les examens. La pression monte à l'école, Hugues a préparé son programme de révision, passé quelques épreuves pratiques déjà. Je ne suis pas inquiète, les trois ont eu d'excellents bulletins scolaires, même pas de bavardage, rien. C'est louche. Benoît a fêté cela hier soir en allant à la Spring Dance : un événement "caritatif" organisé par les étudiants de l'école (à 1500 roupies l'entrée) dans un hôtel chic de Katmandou. Avec Hugues et Luc, nous avons préféré participer au championnat interculturel de babyfoot chez Catherine. Nous n'avons pas eu le temps de finir le tournoi mais nous nous sommes gavés de pizzas, quiche et poulet. En plus, il y avait des brownies à la glace vanille en dessert !

En allant de gauche à droite : Lakpa termine sa première ; la jeune enfant ensuite est en année 4, elle est très timide ; Nuru est une tête, deux ans d'avance ; Noro est le rigolo de la bande. Tous parlent français et anglais et népalais et sherpa. Pfff....

Danzi était là aussi avec les enfants qu'elle héberge en ce moment (ce sont les vacances au Népal, celle de fin d'année). Je vous rassure, nous ne les avons pas laissé gagner, non mais !

Au fond à droite, Danzi à côté de Raphaëlle, la fille de Catherine. Et Luc qui fait le guignol.
Comme ce sont les vacances, nous allons partir dimanche pour le parc national de Bardia (ou Bardiya). En bus. 400 kilomètres. 15 heures. De nuit. Bon, nous avons choisi un bus grand luxe avec repas du soir (dhal bhat) et climatisation. Pour l'aller et le retour.

Quelques uns des parcs du Népal.
Le parc de Bardia se situe dans le Téraï, la zone des plaines du Népal. Le parc est tout proche de l'Inde. C'était une ancienne réserve de chasse du roi. (encore) Peu fréquenté par les touristes, c'est - parait-il - celui où nous avons le plus de chance de voir un tigre. Chouette. Au programme sur place, de la marche, de la pêche et ... je ne sais pas trop. Retour le 11 avril. Comme vous n'aurez pas de nouvelles d'ici là - au passage un bon anniversaire à Jean Michel le 8 avril - je mets ci-dessous quelques nouvelles du Népal qui ont marqué la semaine.

L'heure des choix pour l'école au Népal

Le 14 avril, le Népal entre dans une nouvelle année. 2071. Certes, il y aura des festivités, des noubas jusqu'au bout de la nuit... mais pour les parents et leurs enfants, c'est aussi une période de grand stress. Certains passent leur SLC, le certificat de fin d'études. Le taux de réussite l'an passé était de 56%. Il atteint plus de 80% dans la vallée de Katmandou et s'effondre à 30% en dehors.
Pour d'autres, c'est le moment d'inscrire leurs enfants à l'école. Avec en tête ces chiffres inquiétants de réussite au SLC et les craintes quant au chômage élevé dans le pays. Aussi, on constate une désaffection des écoles qui enseignent uniquement en népalais. Les familles veulent des écoles "anglaises". Cette langue leur parait indispensable : elle ouvre à leurs enfants des emplois dans le tourisme ou des salaires plus élevés s'ils vont travailler à l'étranger (60% des 20 à 40 ans travaillent à l'étranger !). La tendance traverse toutes les régions et toutes les classes sociales, même les plus pauvres. Les écoles communautaires et gouvernementales ont dû s'adapter à cette demande en catastrophe.

Avoir des médecins en zone rurale

Où exercent les médecins népalais après leur formation ? Des chercheurs se sont intéressés à la question et ont étudié les parcours des étudiants de l'Institut de Médecine entre 1984 et 2004. Sur les 710 étudiants, 36% travaillent à l'étranger (dont les 3/4 aux États Unis), 37% à Katmandou et 27% en zones rurales.
Ils ont regardé aussi les éléments qui pouvaient avoir incité les médecins à s'installer à la campagne. Naitre en zone rurale, avoir une expérience préalable dans des services de santé (assistant par exemple) et étudier plus tardivement la médecine semblent faciliter ce choix. Malheureusement l'accent semble être mis maintenant sur l'admission en médecine de jeunes inexpérimentés mais aux brillantes études. Cela me rappelle quelque chose...

Tourisme et sécurité

Basée à Katmandou et très chère, la CIWEC est une clinique spécialisée dans la médecine de voyage. Elle a organisé la semaine dernière une conférence sur la santé des touristes. En bref, diarrhée et infection pulmonaire sont les deux maux les plus fréquents. Pour le premier mal, l'eau n'est pas la seule source (héhé) de contamination : la faible hygiène de nombre de restaurants est aussi grandement responsable. Gare aux bouis-bouis !  Pour le second, hélas, la pollution de la vallée...

1 000 000 de touristes sont attendus au Népal pour 2014, soit 8.2% de la richesse du pays et 1,12 millions d'emplois. Le sujet de la sécurité des touristes devient important. En plus des maladies, la CIWEC craint une recrudescence des accidents sur les routes (cf billet sur les transports) ou lors d'activités sportives comme le parapente. Le nombre de compagnies de parapente est ainsi monté à 19 (toutes à Pokhara) en moins de 10 ans. C'est un véritable essaim qui bourdonne et tournicote au-dessus de la ville et du lac. Il y a eu deux collisions en vol au cours des deux derniers mois. Mieux vaut choisir avec soin son agence :-)

Drame national 

Manju Mahat, une chanteuse népalaise très populaire, est décédée la semaine dernière dans un accident de circulation, dans Thamel, le quartier touristique de Katmandou. Elle était en scooter et deux minibus l'ont heurtée. Au Népal, il y a plus de 10 000 morts par an sur les routes (contre 4000 en France qui compte plus du double de population). Les causes principales d'accident sont les suivantes :
  • les bus locaux roulent surchargés sur des routes en mauvais états et surplombantes. Les contrôles techniques n'existent pas. En cas de problème mécanique (frein en descente par exemple), le nombre de victimes sera élevé. 
  • les conducteurs de bus et minibus sont protégés de leurs actes par leurs syndicats et patrons. Il est moins cher pour les propriétaires de dédommager les familles du décès de leurs proches que de payer les dépenses médicales des blessés. Aussi n'est-il pas rare que les chauffeurs-chauffards achèvent littéralement les victimes de collision (ils ont intérêt à fuir ensuite car la population locale peut vite les lyncher). 
  • à Katmandou, la compétition est féroce entre les minibus pour conquérir les clients. C'est une course démente pour doubler leurs concurrents et arriver les premiers aux arrêts de bus. Les chauffeurs doivent assurer un nombre minimum de passagers chaque jour pour rembourser la location de leur minibus. Ils cumulent les heures pour s'assurer un revenu. Cela accroit d'autant la pression et une conduite... aléatoire.
  • la plupart des accidents ont lieu entre des deux roues (avec ou sans moteur) et des transports publics. Dans les deux cas, le niveau d'entretien et de contrôle est proche de zéro. Aïe, va falloir faire encore plus gaffe...
  • ... enfin, personne ne respecte de règles sur les routes. C'est la loi du plus fort et de l'intimidation. C'est un mode de fonctionnement mais peut être pas le plus efficace.
Sur ce, à la semaine prochaine. Là, j'ai un sac à faire et un futsal à 13 heures. Benoît est à l'escalade et les deux autres bullent. Début de vacances...

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