Maintenant que la blague est faite, je peux le révéler. Joséphine, mon amie prof, est cette année proviseur adjoint du lycée de Voiron. Là où Maéva étudie (Maéva, la nièce de Patrick, la fille de son frère). La tentation était trop forte...
Joséphine a son retour au travail, lundi, a convoqué séance tenante Maéva Wagnon.
Hier, Patrick avait son cours de népalais et, bizarrement, c'est surtout sa prof qui parlait. Que se passe-t-il ? En fait, elle avait le cœur gros. Comme toujours après les festivals. Sa prof est veuve. Son mari était policier, il a été tué lors de la révolution par les maos, la laissant seule avec ses deux enfants. Oui, seule. Car une veuve, ici, porte malheur. Sa famille et sa belle-famille l'ont reniée, l'ont abandonnée à ses problèmes. Ils accusent aussi ses enfants de porter malchance. Ils ne se voient plus. Elle a quitté Bakhtapur pour s'installer à Patan mais les problèmes perdurent. Elle est interdite de fête aussi. Elle ne peut participer à Holi ou à Dasain ou ... Elle doit rester chez elle et regarder ces événements de sa fenêtre. Ses voisins y veillent.
Elle avait les qualifications pour trouver un travail dans l'administration ou dans la police mais n'a jamais obtenu de postes ni d'explications. Ce n'est qu'après qu'elle a compris qu'elle n'en trouverait jamais : elle était veuve. Elle s'est reconvertie dans les cours pour les étrangers. Les étrangers sont devenus des "dieux" pour ses enfants : ils ne jugent pas leur mère et la traitent "normalement".
Et, des veuves, il y en a des milliers ici. Normal. Leur situation est vite dramatique, surtout si elles sont jeunes ou sans fils suffisamment âgé pour s'occuper d'elles. Toutes n'ont pas les ressources de la prof de Patrick. Toutes les traditions n'ont pas du bon.
Joséphine a son retour au travail, lundi, a convoqué séance tenante Maéva Wagnon.
"Maéva Wagnon, vous êtes convoquée chez Madame la proviseur adjointe."
"à la récréation ?"
"non, tout de suite"
"mais pourquoi ?"
"vous verrez bien"Inquiétudes... Mais juste pour se voir remettre un petit cadeau du Népal. Pouf pouf, qu'est ce qu'on est drôle. De vrais boute-en-train. D'imaginer la scène nous a mis en joie plusieurs jours d'affilé. Même les enfants, surtout Benoît.
Les limites du folklore
Hier, Patrick avait son cours de népalais et, bizarrement, c'est surtout sa prof qui parlait. Que se passe-t-il ? En fait, elle avait le cœur gros. Comme toujours après les festivals. Sa prof est veuve. Son mari était policier, il a été tué lors de la révolution par les maos, la laissant seule avec ses deux enfants. Oui, seule. Car une veuve, ici, porte malheur. Sa famille et sa belle-famille l'ont reniée, l'ont abandonnée à ses problèmes. Ils accusent aussi ses enfants de porter malchance. Ils ne se voient plus. Elle a quitté Bakhtapur pour s'installer à Patan mais les problèmes perdurent. Elle est interdite de fête aussi. Elle ne peut participer à Holi ou à Dasain ou ... Elle doit rester chez elle et regarder ces événements de sa fenêtre. Ses voisins y veillent.
Elle avait les qualifications pour trouver un travail dans l'administration ou dans la police mais n'a jamais obtenu de postes ni d'explications. Ce n'est qu'après qu'elle a compris qu'elle n'en trouverait jamais : elle était veuve. Elle s'est reconvertie dans les cours pour les étrangers. Les étrangers sont devenus des "dieux" pour ses enfants : ils ne jugent pas leur mère et la traitent "normalement".
Et, des veuves, il y en a des milliers ici. Normal. Leur situation est vite dramatique, surtout si elles sont jeunes ou sans fils suffisamment âgé pour s'occuper d'elles. Toutes n'ont pas les ressources de la prof de Patrick. Toutes les traditions n'ont pas du bon.
Inde ou Népal, mêmes traditions. A ce sujet, un film, peut-être un peu excessif (il n'a pas plu à Domie) mais qui résume la situation des veuves en Inde: "Water" de Deepa Metha. Il y a encore du chemin à faire pour les femmes.
RépondreSupprimerBises Maria
Je confirme, Maeva ne s'en est pas encore remise !!! bien joué. A demain. Bisous
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