En 1955, le
Népal ouvre ses frontières. Au milieu des années 60, des jeunes, en colère contre la société occidentale, les franchissent. Ce sont les hippies avides d'exotisme, d'ésotérisme, de chanvre et de pacifisme. Ils vont se heurter à la réalité népalaise. De plein fouet.
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Vie en communauté. Le flower power. |
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ouh il est beau celui-là. |
D'un côté, nous avons des
jeunes hippies qui rejettent la société de consommation ; ils refusent le nucléaire, les guerres (dont celles du Vietnam) ; ils prônent la liberté dont celle du sexe. Les américains se détournent du protestantisme et se tourne vers la spiritualité hindoue (pourquoi hindoue ? car elle leur parait simple (!!!), empreinte de sagesse et permet une vie en communauté proche de la nature).
Ils prennent
la route pour rejoindre les Indes et Katmandou. Ils sont sur les pas de Jésus. En 1895, un historien russe publie
La vie inconnue de Jésus où il affirme qu'entre 14 et 26 ans, le messie a voyagé en Inde. Du pain béni pour les hippies. La route traverse des zones fertiles en chanvre, le bonheur.
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La route pour rejoindre Katmandou... de préférence en minibus volkswagen. |
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La statue est toujours là. |
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Autour de Katmandou, un public attentif |
Ils arrivent, s'ils arrivent, au bout du voyage à Katmandou. Où la nourriture et le logement sont bons marchés, où la religion - hindouiste et bouddhiste - est omniprésente, la drogue en vente libre. Ils ne sont que 250 en décembre 1966 ; ils seront des milliers lors des années suivantes.
En face, les népalais. Katmandou comprenait 100 000 habitants contre environ 2 millions
aujourd'hui. Peu de voitures, quelques vélos, une vue quotidienne sur
les montagnes. Mais aussi un royaume absolutiste, jamais colonisé, qui s'ouvrait pour la première fois aux étrangers occidentaux. Une société très rigide, des castes respectées plus sévèrement encore qu'en Inde. Un pays de fortes traditions (dont celle de la consommation de ganja) et très pudique.
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Freak street existe encore. |
Forcément, quand ils ont commencé à se balader tout nu (sous l'effet de la drogue, on vous rassure) et à voler dans les temples ou à se prostituer pour se payer leur shoot, cela a fait désordre. Leur déchéance physique avait de quoi effrayer aussi. Ajoutons à cela des mœurs sexuelles très libres au pays du mariage arrangé et forcé et
cela a coincé encore un peu plus.
Le gouvernement américain, de son côté, s'est lassé de consommation massive de stupéfiants (et de ses dommages collatéraux), des rapatriements sanitaires à organiser et des déserteurs réfugiés dans le pays (la guerre du Vietnam se déroule pas très loin).
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"je vous en mets combien de kilos ?" |
En 1973, après moultes pressions, le gouvernement népalais
interdit la consommation et la vente de hasch. Un acte clairement anti-hippie. Ils ne sont plus les bienvenus. Obtenir une prolongation de visa se complique, la classe dirigeante leur est hostile. Les paysans, eux, trouvent sympathiques ces petits jeunes mais ils ne disposent d'aucun pouvoir. Peu à peu, le flot se tarit. Il sera remplacé par les trekkeurs et les routards, plus propres sur eux. Seuls quelques passagers du Magic Bus sont encore ici, recasés dans le business : agence de voyages (spirituels ?), restaurants...
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Immuable et omniprésent (car omniscient) |
De cette époque, il ne reste plus que
quelques traces dans la ville : des vêtements colorés en vente dans les boutiques pour touristes, des noms de rues, des propositions en sous-main pour acheter de la drogue, des bijoux... La société népalaise traditionnelle a tout absorbé, les hippies ne sont pas parvenus à ébranler les traditions. La société de consommation occidentale l'a beaucoup mieux réussi. Belle ironie.
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Un livre publié en 2001 revient sur cette épopée des cheveux longs - grands sourires. |
Je souhaite
un bon anniversaire à :
- Maria (c'était le 26 janvier, je suis en retard)
- Maéva, 18 ans aujourd'hui !
- Philomène (là je suis en avance, c'est le 31)
Gros bisous les filles.